Comment réagir à la violence à l’école ? 

Depuis quelques mois la parole se libère, les victimes de violence osent peu à peu à dénoncer les faits grâce aux réseaux sociaux. Il y a eu la violence sexuelle, les violences faites aux femmes, la violence subie par les enfants témoins de violence conjugale, la violence urbaine avec l’affrontement de bandes rivales dont les agresseurs sont de plus en plus jeunes, et maintenant, enfin la violence à l’école avec l’épisode d’un professeur menacé par un élève portant une arme factice. L’omerta traditionnelle de l’Education nationale n’y résiste pas, force est de constater que des formes de violence nouvelles sont entrées dans le « sanctuaire » de l’école qui n’en est plus un. Il est urgent de nommer les choses, et de réagir en apportant des réponses adaptées à un environnement social en mutation.

Laurent Hincker, avocat, s’occupe de ces questions de violence depuis plus de trente ans.  Son expérience professionnelle lui a permis de suivre l’évolution de cette problématique. Dans une société où les normes sont déconstruites les unes après les autres, quelquefois de façon positive pour les citoyens (avancées des droits de l’Homme), plus souvent d’une façon négative engendrant confusion, peurs et replis, il tente d’apporter des réponses pragmatiques qui s’appuient sur le droit, simplement sur le droit, faisant fi des idéologies. Les lois existent, encore faut-il les faire appliquer. Les législateurs ne manquent pas de les réévaluer, de les amender en fonction des évolutions de la société. Dans un pays de droit, l’application des lois aide à reconstruire les relations humaines, à les ajuster à une société en mutation.

 

A travers les vignettes vidéo qui suivent, Laurent Hincker aborde les questions qui traversent notre société concernant la violence, notamment à l’école. Il faut tout d’abord nommer correctement les choses, re-sanctuariser l’école (comme l’hôpital, le palais de justice, les institutions policières), donner un réel statut de protection aux enseignants, condamner tout port d’arme factice ou non, puisque la loi l’exige, pouvoir faire des signalements en direct, sans avoir à passer par la hiérarchie, obtenir des certificats médicaux afin de porter plainte, inciter les syndicats à former leurs adhérents au droit de retrait, plus qu’au droit de grève. Reconnaître enfin que la violence au sein des familles est au centre de toutes les formes de violence sociales. Cette dernière forme de violence – et plus particulièrement la violence psychologique et le harcèlement moral qui relèvent encore du tabou – est extrêmement poreuse.  Elles se diffuse à l’école, au sport, dans la rue, dans toutes les relations humaines lorsqu’elles sont confrontées à des tensions. Or les tensions, les conflits appartiennent à la vie, il faut apprendre à les reconnaître, à évaluer leur degré de gravité et à les gérer.

On parle de plus en plus de violence. Et si on nommait vraiment les choses ?

Arme factice ou pas, un braquage est un braquage.

Est-ce que la violence a augmenté ces dernières années, notamment à l’école ? sous quelles formes ?

Comment mieux protéger les enseignants ?

Un statut de protection des enseignants au titre de leur mission de service public

La violence familiale est au cœur du débat sur la violence dans la société, et notamment à l’école

Laurent Hincker aborde également la façon dont les autres pays européens traite ces questions de violence. Il rappelle que le Conseil de l’Europe préconise d’appliquer les 3P : Prévention, Protection et Punition.

les 3P, Prévention, Protection, Punition : les préconisations du Conseil de l’Europe de Strasbourg