Peut-on parler de violence environnementale ? Laurent Hincker : point de vue de droit international

RCF Vaucluse,  émission de Teddy Follenfant, du jeudi 06/09/2018 de 11H00 à 12H00

 

Est-ce que le réchauffement climatique s’inscrit dans la violence environnementale ? Oui, bien sûr ! Toutes les formes de violence sont liées entre elles, on ne peut plus les envisager de façon morcelée.Il faut agir dans la transversalité. Les violences faites à la Terre sont manifestes et nous devons réagir vite maintenant, faute de quoi l’espèce humaine pourrait bien disparaître comme toute espèce vivante. Cela fait quarante ans que nous le crions, maintenant il faut agir et descendre dans la rue pour faire reconnaître notre droit à un environnement sain. Ce droit, certes subjectif, appartient à la troisième génération des droits de l’Homme.

 

Nous avons un rôle à jouer en Europe, parce que nous sommes le seul continent qui possède un Tribunal de droit International au sein du Conseil de l’Europe

qui regroupe 47 pays, sur lequel est adossée la Cour européenne des droits de l’Homme. Cette Cour a pour mission de condamner les pays qui ne respectent les droits fondamentaux inscrits dans la Convention des droits de l’Homme. Le droit à un environnement sain, et donc son corollaire, le droit à la santé, relèvent a priori de cette Convention même s’ils n’y figurent pas encore de façon très précise.  Chaque individu, chaque européen, et même chaque étranger qui vit en Europe, c’est-à-dire près d’un milliard de personnes, peut saisir la Cour européenne des droits de l’Homme après avoir épuisé les voies de recours juridiques internes dans leur pays d’origine. La Cour européenne des droits de l’Homme condamne néanmoins le non respect d’un environnement sain, la violence environnementale, par le biais de l’article 2 de la Convention, qui est le droit à la vie. Car la violence environnementale est condamnable au regard du droit à la vie.

 

Etymologiquement, écologie vient du grec oicos qui signifie la maison. Notre maison commune brûle ! il est urgent d’agir. Nos politiques n’agissent pas, la démission de Nicolas Hulot provoque une prise de conscience.  La grande marche planétaire de ce samedi 8 septembre est l’occasion pour la société civile de faire entendre sa voix. Nous devons nous transformer, changer de paradigme, et aller vers ce monde nouveau qui pointe à l’horizon, alors que nous sommes encore ancrés dans ce vieux monde qui se livre à la violence environnementale.